Le bilan est sans appel : si l’on ne retient que les observations répondant à l’objet précis de la consultation (l’avis environnemental et la réponse du Département), on totalise 80 % de réponses défavorables à l’avis du département, souvent très argumentées (nombreuses citations dans le dossier joint). Ce résultat est l’exact inverse de celui obtenu lors de la précédente consultation publique en 2014 (79 % de pour à cette époque). Or, ce sont ces chiffres de 2014 que le Département de l’Hérault agite dans sa nouvelle revue « Avis » et dans la presse locale ces dernières semaines pour justifier la poursuite de son chantier.
Les avis favorables comme défavorables à la régularisation du dossier du L.I.E.N. s’accordent sur le fait que le L.I.E.N. a pour fonction d’assurer une liaison autoroutière. Michaël Delafosse s’en félicite même, arguant que cette infrastructure « doit être achevée » pour « connecter les deux autoroutes de notre territoire » et que « des zones d’activité et de logistique importantes […] ont besoin de cette desserte pour fonctionner efficacement ». Définitivement, le mythe de la petite route inter-villages vendue par le Département s’effondre.
L’analyse détaillée des principaux arguments mobilisés révèle que 59% des « contre » s’appuient sur l’avis de la MRAe pour pointer des risques d’urbanisation incontrôlée et de destruction d’espaces naturels et agricoles non comptabilisés dans l’étude d’impact du Département.
Sur la question des flux et bouchons, 52% des « contre » estiment que le Département n’a pas fourni les estimations incluant le trafic induit dans sa réponse, et n’a donc pas mesuré l’augmentation du trafic de voitures et de camions que son projet génèrera. 37% des « pour » sont à l’inverse convaincus que le LIEN apportera fluidité et suppression des bouchons.
De nombreuses observations, dont celle du cabinet juridique Hugo-Lepage, pointent l’irrégularité d’une consultation qui a été notamment était ouverte juste après le lancement du chantier. France Nature Environnement Languedoc-Roussilllon confirme que la procédure de consultation publique « allégée n’est pas acceptable tant du point de vue démocratique que juridique ».
En résumé, pour les répondants, l’utilité publique du LIEN n’est pas démontrée par le Département qui n’apporte aucune réponse solide aux remarques faites par la Mission Régionale d’Autorité environnementale.
Les textes complets des contributions commentées dans le dossier sont accessibles en ligne :
Associations et collectifs Environnement | |
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| Résumé des Shifters |
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Avocat | |
Partis ou mouvement politique | |
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Elus | |
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La synthèse de la préfecture évoque la plupart des thèmes abordés par les opposants au projet, mais les discrédite au prétexte que le public ne comprend pas ce qu'on lui demande, ou qu’il agit sous l’influence des associations environnementales. Nous affirmons pourtant que c’est notre rôle, en tant qu’acteurs de la société civile de contribuer au débat. A l’inverse, comme documenté dans un article récent de la Mule Média, le département de l’Hérault a tenté de manière illégale d’influer sur la consultation publique, exigeant notamment de ses services qu’ils demandent aux fonctionnaires de participer en sa faveur.
Dans le même temps, la préfecture de l’Hérault balaie l’avis de la MRAe comme n’étant « pas substantiellement différent de celui de 2014 » et certains arguments du Département sont repris tels quels.
La synthèse préfectorale oriente alors le lecteur vers la conclusion unique possible : la réponse du Département est satisfaisante. La préfecture réduit ainsi l’avis de la MRAe et la consultation publique à de simples formalités administratives ne devant en aucun cas remettre en cause le projet.
Lors de la Déclaration d’Utilité Publique en 2014, la préfecture de l’Hérault était juge et partie. Le Conseil d’État l’a sommée de réparer ce vice en sollicitant l’avis d’une autorité environnementale indépendante et l’avis du public. En 2022, rien n’a changé. La préfecture est toujours juge et partie.
Télécharger les résultats de notre analyse de la consultation du public 2022 :
Analyse documentée : Chiffres, thèmes, témoignages et contributions clés de la consultation. La préfecture est juge et partie. (pdf)
Dans la presse :
France Inter, La terre au carré, émission spéciale sur les contournement routiers avec l'Autorité environnementale et des militants en résistance aux projets routiers.
Le Midi Libre du 18 mai sur notre analyse documentée du Lien :
L'article de la Mule Média sur notre dossier avec de nombreux extraits :
Avec l'article sur le rôle du Département et de la Préfecture dans la consultation du LIEN
"Comment le Département de l'Hérault a bidonné la consultation sur le LIEN ? (La Mule.Media, le 16 mai 2022)
Le Metropolitain, 18/05/2022 : Montpellier/LIEN : Sos Oulala présente son analyse de la consultation publique
La Marseillaise, 20/05/2022 : Les anti-Lien fustigent un rapport "biaisé"
Et aussi en audio :
Radio Pays Hérault, 19/05/2022 : Polémique autour de la consultation publique du LIEN (6'22 audio)
RCF, Radio, 23/ 05 2022 : Sos Oulala dénonce la synthèse de la concertation publique du LIEN (3' audio)
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Consultez
Analyse documentée : Chiffres, thèmes, témoignages et contributions clés de la consultation. La préfecture est juge et partie. Vos arguments semblent superflus ! (pdf)
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