La carrière Lafarge à Combaillaux
La carrière Lafarge à Combaillaux :
L’extension et l’approfondissement de la zone d’exploitation des calcaires de la carrière de Combaillaux ont été formellement accordés par les autorités territoriales mais pour l’instant tout est en sommeil. Une fois le dernier tronçon du L.I.E.N. ouvert, les rotations de camions estimés entre 80 à 160 A+R/jour démarreront.
En clair, un camion empruntera le L.I.E.N. toutes les 3 à 6 minutes tous les jours ouvrables de la semaine sans oublier des allers retours de recyclage des résidus inertes en provenance des déchetteries voisines. Ces milliers de camions roulant au diesel, moteurs du dérèglement climatique, vont asphyxier le nord de Montpellier. Sans oublier l’accroissement des nuisances sonores et des poussières liées respectivement aux explosions des tirs de mines et au trafic des camions.
La proximité géographique de la carrière située à 150 mètres du nouveau forage d’eau potable (le Redonel) destiné à alimenter plus de 40 000 habitants du Nord de Montpellier augmente les risques de contamination de la nappe phréatique du nord de Montpellier. L’aquifère fissuré directement sous-jacent à la carrière est particulièrement vulnérable aux pollutions des eaux de surface et le niveau de plus hautes eaux estimé se rapproche de la zone d’extraction de la carrière : 15 m contre 40 m lors de l’autorisation initiale. Cette proximité est dangereuse compte tenu de la nature du sous-sol et des modifications du contexte hydro-climatique annoncé et qui se caractérisera par des épisodes cévenols plus intenses et plus récurrents. Les probabilités de contact direct de cet aquifère avec les eaux de ruissellement sont et seront accrues.
Paradoxalement, l’enquête publique sur le forage du Redonel (février à mars 2020) omet de joindre les informations sur la carrière et sur son exploitation à venir. Alors que les règles interdisent d’exploiter une carrière dans les zones de protection rapprochée d’un forage d’eau potable, elle a été tout simplement exclue de l’enquête publique. Comme un virus, l’activité toxique de la carrière serait censée s’arrêter aux frontières du périmètre de protection rapprochée. Même lorsque les camions traversent le périmètre de protection rapproché en passant à dix mètres d’un des forages lors de leurs allers retours quotidiens, un seul conseil figure dans le document d’enquête publique : « bétonner le fossé (situé entre la carrière et le forage) sur 700 m de linéaire ». Et une conclusion surgit : installer un dispositif de dépollution » pour garantir l’accès à l’eau potable.
Nous demandons à ce que les informations sur des projets de nature différentes (eau potable, carrière, périphérique, ZAC et ZC) qui exercent des pressions écologiques sur une même territoire, soient reliées afin que l’on puisse analyser le cumul des effets environnementaux entre les activités interconnectées. Actuellement tout est saucissonné même si les interactions sont multiples et que les risques de contamination de la nappe d’alimentation du Nord de Montpellier voire d’épuisement des ressources en eau deviennent une réalité dans les dix ans à venir si la construction périurbaine se poursuit au même rythme.
Nous demandons à ce que la communauté des communes du Grand Pic Saint Loup, le Département et la Métropole cessent de traiter les dossiers les uns après les autres : il est urgent de prendre en compte les pressions cumulées sur les ressources naturelles.
Nous demandons également des comptes à ces institutions qui transforment nos territoires de vie en territoires de projets. Pour exemple, les institutions engagées dans les Plans Climat se contentent de justifier leurs activités en demandant par exemple à une commune ou une communauté de communes de mettre à disposition de leur personnel un ou dix vélos électriques. Ce type de rhétorique institutionnelle n’est pas à la hauteur des enjeux climatiques, écologiques et sociaux.